À l’occasion de ce jubilé, le Veterinaria a posé quelques questions aux principaux promoteurs passés et présents de notre principale structure de formation vétérinaire.

In Veterinaria 2-2022

Confucius aurait dit « il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité ».

Que dire alors quand il nous est proposé d’en souffler vingt ?

J’ai davantage la mémoire de l’avenir que celle du passé. Aussi me suis-je prêté au jeu de relire quelques procès-verbaux des multiples réunions qui ont émaillé toutes ces années. Quatre mots clés caractérisent la naissance et l’adolescence de Formavet : enthousiasme, collégialité, persévérance et professionnalisme.

Enthousiasme

A l’époque mais cela est encore vrai aujourd’hui, la profession vétérinaire était, comme dans bien des pays, confrontée à la double pression de l’explosion des connaissances et de la nécessité d’améliorer ses compétences. Les « pères » fondateurs de Formavet mais aussi leur progéniture se sont montrés enthousiastes à l’idée d’assurer aux confrères.soeurs une formation continue de qualité.

C’est que, de l’enthousiasme, il en a fallu pour surmonter les difficultés liées à la rédaction de statuts et d’un cahier des charges qui allaient valider l’organisation quantitative et qualitative des formations tout en renforçant la culture et le « plaisir » d’une formation continue.

Collégialité

 Autour des fonts baptismaux se sont retrouvés les parents mais aussi les parrains et marraines que sont la Faculté mais aussi l’Ordre et l’Union Professionnelle Vétérinaire.

Formavet n’a eu de cesse d’entretenir des relations parfois difficiles avec les uns et les autres. Il lui a fallu à bien des reprises savoir garder une main de fer dans son gant de velours. Nombreux et nombreuses furent ceux et celles qui, à un moment donné ou l’autre, ont cheminé plus ou moins longtemps avec nous. Qu’ils et elles trouvent ici l’expression de nos remerciements pour le travail accompli.

J’ajouterai néanmoins une mention toute particulière pour Christian Massard. Comme d’autres, je sais ce que la profession lui doit.

Persévérance

A l’entame d’un voyage, il n’est pas possible d’en prévoir tous les aléas et les impondérables. Mains ne dit-on pas (Aldous Huxley) que l’expérience « n’est pas ce qui nous arrive, mais ce que nous faisons de ce qui nous arrive. »

Nous avons sans nul doute commis des erreurs mais nous avons su les transformer en réussites en enlevant chaque fois les petits cailloux de nos chaussures.

Professionnalisme

Enthousiasme, collégialité et persévérance ne peuvent pleinement s’exprimer que dans un cadre « législatif » parfois, il est vrai, contraignant mais indispensable pour la valorisation des activités de formation proposées. La certification n’est pas un vain mot dans le contexte d’une formation continue obligatoire.

De même, enseigner, former, évaluer ne s’improvise pas. La pédagogie est une réalité. Elle a comme bien d’autres disciplines, des principes. Professionnalisme encore quand il s’agit de s’approprier des innovations pédagogiques comme l’enseignement à distance qu’un certain coronavirus nous aura permis de découvrir.

Une petite conclusion ?

 Je suis plus que jamais confiant dans le passage à l’âge adulte de Formavet. Ses bases sont solides. Le champ des possibles reste largement ouvert. Lentement mais sûrement, les confrères et consœurs découvrent ou redécouvrent le plaisir d’apprendre. Les moyens de ces apprentissages se multiplient.

Et n’oublions pas : il en est du savoir comme du bonheur : non partagé, il ne sert pas à grand-chose.

Bonne continuation,

Christian Hanzen, professeur honoraire.

Les 20 prochaines années de Formavet : de nouveaux défis à relever !

Formavet s’est définitivement installée dans le paysage du monde vétérinaire francophone belge.

Elle fut et reste pionnière de la formation continue, qui s’inscrit naturellement dans les activités du vétérinaire. Formavet et la formation continue, c’est une évidence en 2022 et cela, grâce à l’activité de tous·tes les consœurs  et confrères qui œuvrent à son bon fonctionnement : Christian Massard, l’administrateur délégué, qui en est le chef d’orchestre, l’assemblée générale et le conseil d’administration dont les membres proviennent des trois piliers de Formavet : l’UPV, la faculté et les cercles vétérinaires, au sein desquels nous retrouvons à la fois les organisateurs de formation et les formateurs.

Cette mécanique bien huilée a récemment surmonté un fameux défi : rebondir lors de la crise liée au Covid-19. En 2020, les conseils d’administration se sont succédés, analysant chaque fois et avec gravité la situation financière de l’asbl, censée ne pas faire de profit mais devant malgré tout assurer son maintien.

Trois facteurs clés ont permis de franchir l’obstacle : une gestion rigoureuse, la confiance des organisateurs, des formateurs et surtout des consœurs et confrères apprenant·es et le redéveloppement des activités de formation en mode « visio-conférence ».

Je suis particulièrement reconnaissant envers tous les acteurs de la formation, en y incluant les firmes pharmaceutiques partenaires, qui croient en l’outil « Formavet » et l’ont soutenu sans faille.

La formation à distance, « l’e-learning », ce n’est pas nouveau, et Formavet s’y était déjà appliqué avant le Covid-19. La crise lui a donné un fameux coup d’accélérateur et les formations sont dorénavant redéveloppées en plusieurs formats : « à distance », ce qui convient aux formations de nature plus transmissive et d’autres « en présence », avec des interactions plus riches, ce qui est d’ailleurs indispensable en mode « travaux pratiques ou cliniques ». Le défi à relever, c’est d’encore développer la formation à distance en l’enrichissant avec les nouvelles méthodes disponibles pour la rendre plus interactive.

Cette formation à distance a rencontré son public, des vétérinaires content·es de pouvoir en disposer à l’heure qui leur convient, sans déplacement. Elle complète l’offre de formation mais ne remplacera pas les séances en présence où les consœurs et confrères sont aussi heureux·ses de se retrouver et d’échanger autour d’une formation.

Outre le développement des nouveaux modes de formation, Formavet est face à deux défis, l’un sociétal, l’autre scientifique.

La durabilité s’inscrit dans notre mode de vie. Formavet se doit d’entamer une réflexion sur l’utilisation raisonnée de ses ressources : pertinence des réunions en présence et des déplacements des apprenants et des formateurs, durabilité du matériel utilisé, réduction de l’empreinte numérique et dématérialisation des documents de formation. La société est dans une période de transition qui s’accélère. Nous sommes prêts à relever ce défi, à notre échelle et dans le respect de la qualité de la formation.

« De l’art à la science », tel s’intitulait le liber memorialis de la faculté en 1985.

Retenons-en « la science » dont l’évolution s’accélère et améliore la pratique de la médecine vétérinaire. La qualité de la formation continue repose sur la médecine factuelle, l’« evidence-based medicine » qui s’est imposée au 21e siècle. Le défi à relever par Formavet, c’est de détecter les connaissances scientifiques nécessaires pour améliorer la médecine vétérinaire et de recruter des formateurs d’excellence pour en assurer la diffusion.

La qualité de la formation continue passe aussi par l’acquisition des savoirs et des savoir-faire grâce au talent des formateurs et au format adéquat des séances. Formavet initie une réflexion sur la validation des acquis de formation pour répondre à ce défi qu’est le transfert efficace du message scientifique dans la pratique quotidienne du vétérinaire.

Rendez-vous dans vingt ans !

Etienne Thiry